Category: Livres,Romans et littérature,Littérature française

Tous nos hiers (Piccolo t. 19) Details

Ippolito tapait à la machine les mémoires que leur père dictait en se réjouissant du bon tour qu’il jouait au roi, à Mussolini et aux «crapules» fascistes. Concettina ne cessait de changer de fiancé, et Giustino disait à Anna qu’elle était trop laide pour pouvoir songer à se marier. Tous les quatre épiaient leurs jeunes voisins de derrière la haie. Ils recevaient de grandes boîtes de chocolats d’un ami de leur père, Cenzo Rena. Et madame Maria évoquait les splendeurs du passé. Mais tout ça c’était avant. Avant d’être engloutis par les deuils, les vilénies du fascisme et le vacarme de la guerre. Avant que ces années-là ne deviennent «tous leurs hiers».

Reviews

On peut s'irriter, après une cinquantaine de pages, de cette petite saga familiale, de ces petits destins, de ces anecdotes. Il n'y a pas de petits destins. Avec un art consommé des détails qui en disent long, et sans jamais entrer dans le discours psychologique, encore moins mortalisateur, Natalia Ginzburg nous montre ce que sont les héros : des gens comme tout le monde, avec leurs tics et leurs faiblesses. Aucuine volonté d"édification, ni de dénonciation, chez la grande romancière communiste dont le mari, Leone Ginzburg, périt sous la torture dans les geôles de Mussolini. Finement, elle montre ce que fut la vie, la simple vie pendant une période dramatique, et comment des destins se sont dessinés, ou simplement esquissés, dans cette terrible épreuve. Une écriture dépouillée mais lente et parfois légèrement ironique, toujours distanciée et qui invite tout un chacun à la réflexion.